La crise de la culture de l'urgence? - Agefi - 20.3.2020

Nos organisations ont vécu des années d’accélération du rythme des activités, projets et changements. Avec une certaine performance, mais pas forcément un gain de productivité. Et des atteintes graves à l’engagement, à la santé des collaborateurs et à notre planète.

La crise actuelle nous donne une occasion unique pour décider d’abandonner les schémas anciens et oser le changement, le vraid. C’est la décision la plus importante que nos organisations ont à prendre depuis longtemps. Sinon, l’urgence perçue nous conduira à faire encore plus de la même chose, en ayant manqué cette opportunité unique qui s’offre à nous.

Depuis de nombreuses années, des auteurs ont tenté de mettre en évidence le piège de l’urgence permanente et de l’accélération des initiatives, projets et changements . Sans grand succès. La pandémie actuelle oblige les organisations à repenser leur manière de travailler et à fixer de vraies priorités. Et l’émerveillement surgit : moins de séances, moins d’emails, moins de déplacements et surtout plus de focalisation sur l’essentiel. La crise impose de facto une phase de ressourcement bienvenue, interrompant l’accélération permanente au travers d’une multiplicité d’actions jamais abouties destinées à augmenter la performance. Et, malgré certaines peurs pour l’avenir de l’emploi, beaucoup se sentent mieux. Le temps semble donc venu de tirer profit de cette occasion unique pour opérer des changements de fond et éviter que cette course en avant ne reprenne de plus belle une fois le danger épidémiologique écarté.

Nous découvrons aujourd’hui ce qu’on devrait savoir depuis très longtemps : aucune personne et aucune organisation ne peuvent tourner à plein régime en permanence et assumer des pressions toujours plus fortes, des changements permanents et souvent contradictoires, au seul bénéfice de la profitabilité. Tout sportif de pointe le sait : le succès impose des phases intensives suivies de phases de ressourcement. Le succès durable des organisations ne peut échapper à cette règle, puisqu’il résulte du succès des équipes et des individus.
Nos dirigeants subissent tous une pression permanente et de plus en plus forte à la performance. Ils ont pris l’habitude de transmettre cette pression directement aux équipes, convaincus que c’est la seule manière d’agir. Ils tombent dans le « piège de l’accélération », autrement dit de l’urgence érigée en culte. Ceci résulte avant tout de certains déficits de leadership :

Le piège de l’accélération conduit depuis bien des années à mettre à mal l’engagement  et à provoquer l’épuisement des personnes mais aussi des organisations, sans oublier les conséquences sur nos ressources naturelles et notre climat. Il nous faut donc aujourd’hui un vrai leadership, visionnaire et courageux, pour oser faire autre chose que de reproduire les modèles anciens, pour vivre et faire vivre un modèle différent et plus performant dans sa globalité.


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