Etre acteur de sa propre réussite - Agefi Indices, Juin 2021 - D. Held

La connaissance de l’être humain est un sujet complexe : aptitudes intellectuelles, intégrité, énergie, leadership, sens commercial, empathie, résilience, flexibilité sont quelques sujets sur lesquels nous avons souvent besoin d’être confortés.

Le succès suscite respect, admiration voire jalousie. Cela concerne celui d’entreprises, qui connaissent une expansion admirable, comme celui d’individus, dont la carrière sportive, artistique ou professionnelle en impose.

Ces succès suscitent bien des rêves de ce qu’on aimerait réussir, comme de sentiments de rejet – « je ne pourrais jamais faire cela », qui expriment la si répandue peur de réussir.

En étudiant les plus belles histoires de réussites – d’entreprises comme d’individus - nous avons découvert quelques clés que nous aimerions partager avec vous.

La première évidemment, c’est de partir de ce que l’on a : un talent, un savoir-faire, une énergie/envie, et de décider d’en faire quelque chose. La deuxième, c’est de formuler un réel projet, aligné sur ses talents et motivations (individuels et collectifs), qui fasse sens pour nous, qui nous plaise et qui puisse trouver un terrain/marché existant ou potentiel. La troisième, c’est de faire plus que d’avoir une intention de réussite et de bonheur : passer à l’action, s’engager à fond, résoudre les problèmes sur notre route, travailler dur, souffrir parfois, parce que le vrai bonheur, c’est celui d’avoir surmonté des difficultés avant de réussir. Pas d’être devenu riche facilement.


On entend souvent que ceux qui ont réussi ont eu de la chance - être au bon endroit au bon moment - et sont particulièrement doués, et de ce fait ont moins de mérite. Pourtant, ils ont tous su faire quelque chose de leur talent – pas toujours reconnu par l’école et les parents d’ailleurs ; et qu’ils ont su saisir leur chance, parce qu’ils savaient ce qu’ils voulaient et étaient prêts à faire les efforts nécessaires pour cela. Alors que beaucoup ont des talents qu’ils n’acceptent pas - donc ne peuvent pas les valoriser – et aimeraient le succès et le bonheur sans efforts – ce qui a priori est impossible.


Ceci concerne tous les individus, qui au-delà d’un job pour couvrir leurs besoins, cherchent à se sentir utiles et à trouver du plaisir dans ce qu’ils font, sur le marché de l’emploi ou dans leur organisation. Si l’on cherche à valoriser son potentiel, à réussir et à être heureux, cela passe par la définition d’un projet qui nous corresponde et nous fasse envie. Compter sur les autres pour le trouver marche parfois, mais jamais durant 40 années de carrière, et finit toujours – question de temps - par nous mener vers l’ennui, vers l’épuisement ou vers l’incompétence - donc vers l’échec. En se souvenant que réussir ne doit pas se faire au détriment des autres. 


Ceci est aussi valable pour les entreprises (start-ups ou indépendants), pour qui faire un choix clair de projet - en démontrant de l’ouverture par rapport aux besoins à satisfaire et à la manière de le faire, est vital si l’on a l’ambition de faire quelque chose de grand. Comme l’ont fait les Jeff Bezos, Bill Gates ou Elon Musk, mais aussi les Nestlé ou Brown Boveri au début de leur aventure.


La focalisation qu’induit la définition d’un projet permet de mobiliser ses talents et son énergie pour atteindre un but. Cela ne signifie pas s’entêter, s’enfermer et ne pas entendre les signaux du marché ou de ses proches. C’est faire des choix pour passer son temps sur ce qui en vaut vraiment la peine, pas le reste : le projet, mais aussi son équilibre de vie et la relation avec ceux qui comptent pour nous. Le projet doit nous permettre d’être nous-même, en réussissant des choses extraordinaires, et pas le contraire[1].


Certains savent faire cela naturellement. Mais à voir les CV qui, malgré des talents énormes, ne dégagent aucune identité ; à compter le nombre de personnes qui partent en épuisement en ayant mis toute leur énergie pour un projet qui ne leur convient pas, ou s’accrochent à leur mission parce qu’ils ont passé 50 ans et pensent ne plus avoir de choix ; à découvrir le nombre d’entreprises qui ne font que répondre à des besoins ou suivre les tendances en ayant perdu le sens de leur mission, on se rend compte combien subissent les événements plutôt que d’être l’acteur de leur succès. On découvre aussi combien nous sommes mal préparés pour nous positionner en acteurs dans un monde global, incertain et aux opportunités multiples. Et combien d’entreprises, comme de cabinets de placement ou de réinsertion, cherchent encore et toujours à faire entrer les talents dans des cases plutôt qu’à leur permettre de trouver un projet pour valoriser leurs talents tout en contribuant au succès commun. On découvre enfin combien notre entourage va plutôt nous inciter à nous satisfaire d’un job sûr, de continuer à nous encombrer de ce qu’il faut faire plutôt que de nous encourager à être nous-même.


Au travers de ces réflexions, nous espérons vous avoir donné envie d’abandonner les apparences, les démarches superficielles et les ouvrages qui vous promettent le bonheur en 10 points, qui vous donnent les leçons absolues du succès, pour découvrir et accepter vos talents, votre différence et décider d’en faire quelque chosde - probablement avec un accompagnement qui vous aide vraiment à le réussir. D’avoir réussi à donner aux entreprises l’envie de redéfinir leur projet, de réinventer leur leadership, leur manière de travailler et leur gestion des RH. Et d’encourager la société (notamment l’école mais aussi les associations), à repenser la manière de préparer les jeunes à être acteurs de leur carrière et de leur vie.


 
[1] Lire p.ex. L’art subtil de s’en foutre, de Mark Mason (Eyrolles,2017)


Télécharger le pdf



Daniel Held • 28 juin 2021
par Daniel Held 14 octobre 2024
Daniel Held , Dr. Sc. Econ. CEO PI Management Sàrl Découvrez comment préparer les talents dont nos organisations auront besoin.  Dieser Artikel ist auch auf Deutsch erhältlich, um zu entdecken wie Sie die Talente, die unsere Unternehmen dringend benötigen, vorbereiten können.
par Cornelia Roulet 2 septembre 2024
Selon Gallup, le taux d’employés engagés en Suisse n'était que de 9 % en 2023, un chiffre en déclin constant depuis 2013, où il atteignait encore 17 %. Il est donc urgent de dépasser les enquêtes classiques de satisfaction pour véritablement mesurer l’engagement de vos équipes et identifier les leviers et obstacles qui y sont liés. Chez PIMan, nous utilisons depuis plus de 10 ans des enquêtes d’engagement qui vont au-delà des simples sondages. Envie d’en savoir plus sur notre approche ?
par Daniel Held 2 juillet 2024
Les défis du changement - Posts Change by Daniel Held 2024 Découvrez chaque semaine un nouvel article !
Plus de posts
Share by: