Quand les hauts potentiels se consument - Agefi Indices, Janv. 21 - D. Held
Les « hauts potentiels résilients
» sont une catégorie intéressante, parce qu’ils ont décidé de réussir dans leur environnement malgré leur différence, en prenant beaucoup sur eux, en utilisant leur aisance pour performer, mais
en se sur-adaptant à leur environnement. Ils ont souvent du succès, mais le jeu qu’ils jouent leur pose inévitablement problème dans la durée, d’autant plus que nos organisations sont de plus en plus drivées par des processus, des normes et des modèles standardisés, ce qui réduit l’espace d’action et de pensée des individus.
Les hauts-potentiels disposant de capacités souvent hors normes pour comprendre les problématiques, pour acquérir des compétences, pour développer des concepts innovants, pour anticiper les choses, ils savent fournir des prestations de qualité et progresser rapidement. Mais au fil des ans et des promotions, ils ressentent un malaise croissant, ayant l’impression de faire quelque chose qui n’a plus de sens pour eux et ayant besoin de plus en plus d’énergie pour s’adapter à un rôle qui au fond ne leur convient pas. Ils sont nombreux à chercher à retrouver un équilibre avec des approches de développement personnel qui foisonnent aujourd’hui - ce qui permet de faire durer la sur-adaptation, pas d’éviter la rupture. Celle-ci arrive alors sous forme de « burn-out », en réalité plutôt de « bore-out », épuisement par sur-adaptation mais aussi par ennui.
Les méthodes pour sortir du burn-out sont utilisées. Mais pour cette catégorie, elles ne suffisent souvent pas. Il ne s’agit en effet pas en priorité de se reconstruire, mais de parvenir à « être dans son talent ». Ceci passe par la capacité à formuler et à habiter un projet professionnel et personnel qui fasse sens, c’est-à-dire qui permette d’apporter une contribution en construisant sur ses talents et sur sa différence, pas en les niant. Ce qui n’est pas toujours simple lorsqu’on a réussi, tout au long de sa vie, à faire plein de choses différentes et exigeantes ; ni lorsque ses véritables talents n’ont pas été développés pour permettre une excellence professionnelle.
Cette étape est décisive et change tout. Dès que le projet est formulé et habité, le niveau d’énergie remonte très vite, permettant une remise en forme beaucoup plus rapide.
La question alors n’est plus de savoir comment s’adapter à son environnement, mais comment s’assurer du succès et de l’acceptation de son projet, en développant les compétences qui permettent de canaliser – jamais de limiter – ses talents.
Les méthodes à utiliser pour cette canalisation ne seront pas mentales, parce qu’il s’agit d’entrer dans une dynamique énergétique positive pour faire quelque chose de grand avec son talent (p.ex. hypnose, kinésiologie, équicoaching). Les prises de conscience sont décisives, mais uniquement pour optimiser son impact, pas pour trouver des justifications à ses difficultés. Et elles doivent s’appuyer sur un diagnostic fiable des talents et des schémas comportementaux développés, afin d’entrer dans une dynamique nouvelle basée sur son individualité et ses talents uniques [2].
Regardons autour de nous ! Il est fort probable que nous ayons des hauts-potentiels résilients dans notre environnement. Peut-être pouvons nous les aider à habiter leur talent et leur différence pour se sentir mieux et créer une valeur durable ?
[1]
Ce thème comprend évidemment de nombreuses autres dimensions, que la littérature et l’expertise consacrée aux « HP » traite abondamment, mais que le cadre de cet article ne permet pas d’aborder ici.
[2] Nous recommandons Wave, de Saville Assessment, qui est puissant, valide, fiable et surtout apporte une finesse qui permet cette lecture et la travail qui en découle – www.savilleassessment.ch.
